C’est un petit village paisible de Champagne qui ne fait plus trop parler de lui. Si, le 5 octobre 1954, il a défrayé la chronique grâce à un de ses habitants qui aurait vu un OVNI; ceci a été annoncé dans le journal local la « Haute Marne Libérée » puis dans « le Parisien » et de nombreux journaux jusqu’au « Times » !!!
Revenons à notre petit village champenois actuellement riche d’environ 200 habitants.
Situation
Le village de Mertrud est situé sur un ruisseau , la vivoire qui se jette dans la Voire.
Le paysage est rural, vallonné, le territoire vaste (environ 1200 ha) constitué de champs et de forets.
Le village est centré autour de son église et s’étend le long de la grand rue.
Nos ancêtres
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(BNF)
L »exode rural » ayant déjà commencé au XVIII siècle, au profit des villes, nous nous intéressons à la période où y ont habité nos ancêtres, c’est à dire avant la révolution française.
En fait nous ne savons pas à ce jour, d’où viennent nos ancêtres ni quand ils sont arrivés au village. Nous savons cependant qu’ils ont largement participé à la vie du village aux XVII et XVIII siècle.
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A part les « fils électriques », vers 1900, le village ressemblait probablement à celui qu’ont connu nos ancêtres.
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Histoire de Mertrud
Une voie romaine traverse son territoire. C’était Mertrudum!
Le village de Mertrud est possédé par l’ Abbaye de Montierender depuis le IX siècle, ce qui est attesté dès 845 par Charles le Chauve : le diplôme apprend qu’il y a vingt manses (= familles!) et une église : « Habet mansa vigenti cum sua basilica ».
Une charte de 1218 révèle la présence d’un ermitage dans le bois à cette époque, dont l’ermite s’appelle Richer (Richerius). Jean de Nully, partant pour la terre sainte, fait une donation de 2 septiers de froment au solitaire en l’engageant à prier pour « l’heureux succès de sa noble et pieuse démarche ».
La Seigneurie de Mertrud appartient donc à l’Abbaye de Montierender. Elle est affectée depuis 1120 à l’office du chambrier de cette abbaye qui y possède une habitation seigneuriale. Nous ne savons pas si cette habitation existe toujours ni où elle était située.
»Le chambrier de l’abbaye de Montierender »
C’est un officier claustral (= fonction particulière dont on charge quelques religieux d’un monastère) qui remplit les fonctions de proviseur. Il a la direction des revenus de l’abbaye, des greniers, du labourage, des provisions tant pour la nourriture que pour l’habillement.
Cet officier ecclésiastique jouit de tous les droits féodaux.
De plus, il est le premier dignitaire du « pagus blesensis » et possède la première voix au chapitre électoral dans l’élection du Doyen de la rivière de Blaise (Doyen de Doulevant).
Sa Seigneurie s’étend aussi à Dommartin le Saint père, Baudrecourt, Ville en Blaisois, Doulevant le petit, Ragécourt (actuel rachecourt) et Vaux.
»L’ église de Mertrud »
Sous l’Ancien Régime, la paroisse a un rôle très important. C’est une paroisse curiale. Le curé a le droit d’opiner le premier dans l’élection du doyen de la Rivière de Blaise, droit qui lui vient du chambrier de l’abbaye et dont il semble être le représentant.
L’église est dédiée à Saint jean Baptiste, saint Remy de Mertrud. Elle est le siège d’une cure à la collation de l’abbé de Montier en Der . Elle appartient au diocèse de Toul et au doyenné de la Rivière de Blaise.
L’église actuelle est une église reconstruite au début du XIX siècle et qui a servi un temps de « maison du peuple » d’où son aspect monumental.
L’ancienne église, celle que nos ancêtres ont connu, avait été jugée trop petite par les habitants. La démolition reconstruction a été jugée moins chère que l’agrandissement. Louis XVI donna son accord et la nouvelle église voit le jour pendant la période révolutionnaire. Les vieilles pierres furent vendues ou détruites…pas de chance pour les vieilles plaques et ceux qui y étaient enterrés… La chaire est du XVIII siècle.
Pour le temporel, la paroisse dépend de l’élection de Joinville, généralité de Champagne, prévôté de Wassy, baillage de Chaumont en Bassigny.
Décimateurs (= celui ,individu ou communauté, qui a le droit de lever la dîme ) : « le curé pour le tiers et ailleurs pour la moitié de l’une et l’autre dîme, l’abbé de Montier en Der pour le reste Seigneur l’abbé du Der, Présidial de Chaumont, parlement de Paris. »
Note : la dîme = impôt en nature prélevé par l’Eglise sur les productions agricoles.
Sources ;
« La haute marne ancienne et moderne » par Emile Jolibois.
« Doulevant et ses environs » par l’abbé C. Didier 1871
Une petite promenade dans le village

L’église avec l’école des garçons sur la droite et l’ancienne maison curiale à gauche
Dans une maison située en face de l’église il y aurait une belle cheminée du XVII siècle (que nous n’avons pas vue)
Le lavoir est situé entre l’église et la mairie; Il a la particularité d’être octogonal.
Dans la Grand rue une maison à « retaper »
Le cimetière de chaque côté et derrière l’église
Comme un jeu de piste, on retrouve sur quelques maisons des petites sculptures enchâssées dans la façade: elles proviendraient de l’ancienne église.
Un joli lavoir à voir à la sortie du village sur la route de Bailly.
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